16 septembre 2023 : PCI et reprise des stages et ateliers

L’art de l’espalier est désormais inclus au ‘Patrimoine Culturel Immatériel en France’

La nouvelle est parvenue cet été au collectif de l’art de l’espalier dont fait partie le Jardin des Merlettes, par une lettre de Monsieur Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture au ministère de la Culture. L’art de l’espalier, c’est-à-dire la conduite d’arbres fruitiers en formes fruitières, est désormais inclus au ‘Patrimoine Culturel Immatériel en France’ (PCI). Cette inclusion est due à un travail initié en 2019 par les Amis du Potager du Roi de Versailles et les Murs à Pêches de Montreuil qui, avec les autres membres du collectif, ont collecté, fédéré, inventorié, documenté et œuvré pour la sauvegarde de ces savoirs et savoir-faire. L’étape ultime de cette démarche est l’inscription à l’UNESCO de l’art de l’espalier comme Patrimoine Culturel Immatériel de l’humanité. 

Pour en lire plus sur ce sujet….  https://artdelespalier.org

Reprise des stages et ateliers

C’est la rentrée et il est temps de reprendre les travaux au jardin. Nous vous attendons pour de nouveaux stages et ateliers :

Les stages : 

Les ateliers : 

  • Préparation à la taille d’hiver des arbres fruitiers palissés* : le mardi 3 octobre
  • Plantes vivaces : installation de parterres : le samedi 14 octobre
  • Palissage et supports des rosiers grimpants et hauts buissons* : le vendredi 3 novembre

Ces ateliers seront précédés la veille pour les participants qui le désirent d’une courte séance en Visio conférence

7 & 8 septembre 2023 : “Des fruitiers dans la cité” à Nantes

Le Jardin des Merlettes participe depuis sa création au Collectif pour l’inscription de l’art de l’espalier au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO (CIAEPCIU). A ce titre, il participera les 7 et 8 septembre prochain à Nantes aux ‘Premières assises internationales des paysages comestibles fruitiers dans la Cité’.
Ces assises, organisées par Plante & Cité, la ville de Nantes et le CIAEPCIU porteront sur la réintroduction de l’arbre fruitier en ville. Elles permettront aux participants d’échanger leur expérience et d’enrichir leurs connaissances sur la conception, la mise en œuvre et l’entretien des paysages comestibles dans la cité et des espaliers et autres formes palissées. Elles mettront à l’honneur des méthodes et initiatives de paysages comestibles fruitiers en France et à l’étranger (Allemagne, Angleterre, Belgique et Etats-Unis) : services rendus, savoir-faire et transmission, initiatives citoyennes, conception technique, entretien ou encore place des fruitiers dans les projets urbains seront quelques-uns des sujets abordés par les conférences, ateliers et visites qui rythmeront ces deux journées.
Elles visent tous ceux qui s’intéressent aux paysages comestibles fruitiers dans la cité, et aux espaliers et autres formes palissées : élus, services d’espaces verts, responsables associatifs, jardiniers, architectes paysagistes, …… et citoyens. Le colloque accueillera aussi bien des porteurs d’initiatives de paysages comestibles fruitiers que des personnes désireuses d’en savoir plus sur cette innovation.
Le Jardin des Merlettes animera le jeudi 6 septembre un atelier dédié aux travaux fruitiers au cours de l’année, une discussion coanimée avec Bérangère LE COCQ, co-chercheuse du projet ARBRES, à Bruxelles.Tous les détails et les formalités d’inscription en suivant ce lien : 

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S5 E2 Les belles fleurs de l’été : le jardin de Hermannshof

Écouter le podcast

Nous vous proposons une promenade dans le jardin de Hermannshof, à Weinheim, en Allemagne, un jardin très réputé pour ses parterres de plantes vivaces et de graminées. Deux fils conducteurs pour les plantations : l’identification des habitats écologiques présents sur le site, espaces libres de parterres, sous-bois, lisières (ombragées ou non), milieux humides, pleine eau, etc. Et la phytosociologie, c’est à dire les relations des plantes entre elles. Pour permettre aux plantes de se mettre en valeur les unes les autres. 

Les travaux de l’Institut Weihenstephan, (Richard Hansen) ont fortement influencé les plantations. Une nouvelle dimension à la conception des parterres a été rajoutée récemment par le professeur Cassian SCHMIDT :  quantifier quel entretien chaque combinaison de plantes demande tout au long de l’année. Le but :  réduire drastiquement l’apport de main d’œuvre tout en conservant le caractère ornemental attendu. Pari tenu !

1er juillet 2023 : Les parterres de fleurs du jardin

Pour célébrer l’été, nous vous proposons de consulter la toute nouvelle page que nous venons de mettre en ligne sur le site internet et qui décrit les parterres de fleurs du Jardin des Merlettes. Des parterres foisonnants, peu conventionnels qui stridulent, cliquettent et bourdonnent de l’activité des insectes qui viennent s’y approvisionner. Ils nous procurent des surprises colorées tout au long de l’année et nous rappellent avec ravissement la parole de l’évangile de Matthieu (6 : 28) : ‘Regardez les lys des champs, ils ne travaillent ni ne filent et pourtant Salomon, dans toute sa gloire n’a pas été vêtu comme l’un d’eux !’

Bonne lecture !

Pivoine ‘Fugue’

Et nous vous rappelons nos activités de juillet :

  • 8 juillet : atelier de taille d’été des rosiers
  • 18 juillet : atelier de taille en vert des pommiers et poiriers
  • 20 et 21 juillet : stage de taille & élagage des arbres fruitiers à noyaux

12 juin 2023 : L’été est presque là !

Les ateliers pratiques débutent

Nous vous l’avions annoncé en mai : nous organisons désormais des ateliers pratiques au fil des mois pour vous permettre de venir au jardin réviser vos connaissances et acquérir de nouvelles techniques. Atmosphère décontractée garantie pour une journée de jardinage convivial. Consultez les prochaines dates et inscrivez-vous. Le choix est vaste et variera au fil des saisons mais aussi au fil des envies. 

Pour les semaines à venir, c’est bien sûr les premiers travaux de l’été : 

  • Multiplication des iris : le samedi 24 juin
  • Cueillette et fabrication de gelées de cassis et de groseilles : le jeudi 29 juin
  • Taille d’été des rosiers : nettoyage post floraison et taille des rosiers non remontants : le samedi 8 juillet, 
  • Taille en vert des pommiers et poiriers : le mardi 18 juillet

Pour commencer donc, la multiplication des iris, et, en premier lieu les iris sibirica et les iris spurria. Si vous n’êtes pas familiers avec ces iris bien différents de nos habituels iris germanica, c’est le moment d’en profiter et l’occasion d’ajouter dans votre jardin ces vivaces colorées et si peu exigeantes !

Blog 2023 01/ Podcast S5 E1 : La taille d’hiver des rosiers

Vers la mi-mars, une fine équipe est réunie au Jardin des Merlettes pour un des premiers stages de l’année : la taille d’hiver des rosiers. Tour à tour, les élèves taillent des rosiers miniature et paysagers, puis des rosiers buisson et des rosiers haut buisson et demi tiges, et enfin des rosiers grimpants et lianes. 
Au début, les élèves sont timides : cette taille si radicale ne va-t’elle pas achever les rosiers après le froid bien rude de l’hiver ? Et s’ils ne repoussaient pas, ou de façon déséquilibrée ? C’est une question qui revient à chaque atelier, qu’il s’agisse d’arbustes décoratifs, de rosiers ou d’arbres fruitiers. Beaucoup d’élèves hésitent à tailler, de peur d’abîmer leurs arbustes.
Alors, pour répondre à cette question fondamentale, prenons les choses dans l’ordre : Pourquoi, quand et comment tailler les rosiers ?

Écouter le podcast

Rosier ‘Fantin Latour’

Et déjà, pourquoi taille t’on ?

Les principes de taille sont guidés par le fonctionnement cellulaire des plantes et, en particulier, celui de leurs cellules souches, c’est à dire ces cellules indifférenciées à partir desquelles toutes les autres se développent. Elles aident à réparer l’organisme mais aussi lui permettent de grandir. Ces cellules souches sont présentes dans le méristème des plantes, qui sont les zones de division cellulaire. Or le méristème n’est pas réparti de la même façon dans tous les végétaux. Il peut être présent dans leur apex (leur bourgeon terminal) alors que pour d’autres c’est à la base de la plante que tout se joue. Dans le premier cas, le végétal est qualifié d’acrotone (beaucoup d’arbres, le pin maritime par exemple) et dans le second cas, de basitone. Les rosiers font partie de cette deuxième catégorie. Bien entendu, il existe une infinité de catégories intermédiaires entre ces deux extrêmes. 

Alors que l’on gêne énormément le développement d’une plante acrotone si on l’étête, un chêne, un bouleau, par exemple ; en revanche, une plante basitone repart de plus belle si on la recèpe, c’est-à-dire si on supprime régulièrement ses rameaux à la base. C’est le cas des rosiers. Ses branches ne sont pas pérennes mais ont un cycle de vie de quelques années seulement. Au fil des années, un rameau de rosier vieillit. La sève circule moins bien, il porte moins de fleurs puis se dessèche complètement. La durée de vie d’une branche de rosier est d’environ quatre à cinq ans pour un rosier buisson, un peu plus longtemps pour un rosier grimpant. Mais même ceux-ci gagnent à être renouvelés régulièrement par une taille au pied de l’une ou l’autre de ses branches charpentières.

L’objectif principal de la taille du rosier est donc de conserver et même renforcer sa basitonie, c’est-à-dire lui permettre d’émettre régulièrement de nouveaux rameaux à partir de son pied. Et attention, quand on dit ‘de son pied’ on parle de son point de greffe, d’où l’importance de celui-ci.

Une autre question qui préoccupe beaucoup nos élèves, c’est celle du calendrier : quand est-il préférable de tailler ?

Les avis diffèrent. Au Jardin des Merlettes, nous distinguons entre la taille sur éléments inertes et celle sur éléments vivants.

Pour les éléments inertes, c’est-à-dire les branches mortes, on taille dès qu’on peut. C’est une taille de nettoyage, très utile. On la fait si possible dès qu’on remarque un élément mort sur un rosier. C’est autant de temps de gagné pour la taille proprement dite, sans compter que c’est plus agréable à faire quand il fait encore bon, à l’automne par exemple, qu’en plein hiver.

Pour les éléments vivants, la taille d’hiver est une taille assez radicale. Comme on l’a expliqué il y a un instant, on cherche à relancer la basitonie de l’arbuste en le taillant court et en éliminant les branches les plus âgées. Il est donc recommandé d’effectuer ce travail quand l’arbuste est au repos et qu’un maximum de sève est descendue dans ses racines, donc plutôt en hiver.

En conséquence, le ‘meilleur’ moment pour tailler dépend en premier lieu, de l’endroit où est situé le jardin et donc du climat environnant. Si le temps est froid (mais hors gel), la taille d’un arbuste n’entraîne pas de réaction de sa part. En revanche, si le temps est doux, une taille favorise le départ de la plante. Attention donc si vous habitez dans une région où le climat est souvent très doux en févier mais suivi par un retour des gelées. Dans ce cas, le fait de tailler en février risque de favoriser une pousse hâtive… qui gèlera en mars. Et vous devrez tailler de nouveau pour supprimer ces pousses gelées. Autrement dit, la taille fait dans ce cas plus de mal que de bien : elle fatigue l’arbuste et vous avez travaillé pour rien. C’est pour cette raison que le stage de taille de rosiers est organisé vers la fin mars au Jardin des Merlettes, plutôt qu’en février où il nous arrive régulièrement de travailler en T shirt au jardin.

Le moment de tailler dépend aussi bien entendu du moment auquel le jardinier est disponible. Il doit organiser ses priorités entre toutes ses tâches en fonction de sa présence dans son jardin. En particulier s’il s’agit d’une maison de campagne ou de vacances, il n’a pas forcément la possibilité de tailler en hiver. D’expérience les rosiers sont assez tolérants. On cherche à respecter autant que possible leur cycle annuel de croissance, mais mieux vaut tailler à contre temps que pas du tout. En revanche, en ce qui concerne les tailles de rénovation, c’est à dire les tailles de restructuration sur des rosiers grimpants qui ont été laissés à eux-mêmes plusieurs années de suite, autant que possible, on évitera d’effectuer ces tailles pendant la période de croissance. Si l’on n’a pas d’autre choix que d’effectuer une telle taille en été, on évitera les périodes de forte chaleur et on arrosera le rosier copieusement. Et l’on fera peut-être en deux ou trois fois (c’est-à-dire en répartissant sur deux ou trois ans, ce que l’on aurait pu faire en une seule fois en hiver.

Taille d’un rosier grimpant ‘Mme Meilland’

Les rosiers NON remontants sont un cas particulier, on ne les taille pas en hiver mais en juillet, après leur floraison. Ils produiront pendant l’été les pousses qui fleuriront en mai de l’année suivante. 

Bien entendu, on ne taille pas les nouvelles pousses des rosiers grimpants, on se contente de les attacher en les arquant pour une floraison plus abondante et bien répartie. 

Une situation particulière concerne les travaux qui seraient à effectuer sur ou autour d’une maison sur laquelle pousse un rosier grimpant. Souvent les artisans demandent que le rosier soit sévèrement rabattu pour ne pas gêner leur échafaudage. Il faut autant que possible prévoir cette situation, tailler le rosier très bas, mais à la bonne période, c’est-à-dire hors végétation pour que les rosiers souffrent le moins possible. Même si les travaux sont décalés dans le temps, par exemple, s’ils ont lieu en été, le fait d’avoir taillé pendant la période de dormance aura permis à l’arbuste de conserver un maximum de sève. Il va émettre de nouvelles pousses qui seront souples et faciles à haubaner pendant les travaux, et repartira très vite une fois les travaux achevés et l’échafaudage supprimé.

Et maintenant que l’on est bien d’accord qu’il faut agir et qu’on sait à peu près quand le faire, pratiquement, comment s’y prend on ?

On applique toujours la même méthode : on commence par un diagnostic. Et pour cela, on observe le rosier pour évaluer sa vigueur. A-t-il porté beaucoup de roses durant la saison précédente ? Et on répertorie les pousses de l’année passée (leur nombre, leur force, leur longueur …). Ensuite, on regarde s’il y a des parties abîmées : blessées, mortes, ou même dévorées par des animaux ou des insectes.

Puis, et c’est bien spécifique aux rosiers, on examine l’état du point de greffe, c’est-à-dire cet endroit où une variété particulière de rose a été greffée sur un porte greffe d’églantier par exemple. Ce point est vital pour le rosier car c’est là que se concentre le méristème dont on a parlé tout à l’heure et c’est donc de là que partent les nouvelles pousses du rosier. Alors on observe : le point de greffe est-il dégagé ou au contraire est-il enterré ? Porte-t-il de la mousse ? Dans les pays froids, il est d’usage de recouvrir en hiver le pied des rosiers, c’est-à-dire de le buter légèrement pour protéger le point de greffe du froid. Mais lorsque le printemps arrive, il faut dégager ce pied pour qu’il reçoive les rayons du soleil. C’est un peu fastidieux mais bien utile. 

Après ce premier diagnostic, on prépare le rosier à la taille.

Pour observer le rosier, on commence par le dégager du haut en bas. On arrache les mauvaises herbes au pied, comme on vient de le voir, mais on enlève également les ronces ou petites lianes qui s’y seraient invitées à notre insu

Le point de greffe doit être bien apparent : si ce n’est pas le cas, on le dégage doucement en suivant le tracé des tiges en partie enterrées jusqu’à arriver à leur origine. Cet exercice réserve souvent des surprises tant les tiges sont parfois enterrées loin de leur départ. J’ai vu reprendre avec une bonne vigueur tellement de vieux rosiers tout décatis simplement après un bon soin au pied pour dégager le point de greffe qui avait fini par se perdre, enterré sous la terre et les mauvaises herbes.

Dégager le pied du rosier sert également à repérer et éliminer les gourmands. En effet les gourmands sont des rejets du porte greffe, c’est-à-dire du rosier sauvage sur lequel le rosier est greffé. Ils ne partent donc pas du rosier greffé mais leur origine se situe en dessous du point de greffe ou sur les racines du porte greffe. En nettoyant soigneusement le point de greffe, on peut facilement faire la différence. Une exception concerne les rosiers botaniques. En effet, comme ce sont des rosiers naturels, c’est-à-dire qui ne sont pas greffés, ils peuvent drageonner librement, et toutes ces pousses sont autant de rosiers botaniques que vous pouvez transplanter ailleurs dans votre jardin ou donner. Cette remarque n’est pas fortuite car certains rosiers botaniques ont vraiment tendance à voyager tout autour de leur point de départ, voire à devenir un peu envahissants si on n’y prend pas garde. Toujours par rapport au point de greffe, on vérifie aussi à quelle hauteur il se situe par rapport au niveau du sol. En effet, autant le point de greffe lui-même doit être exposé au soleil à la belle saison, autant toutes les racines doivent, elles, être enterrées, comme c’est le cas pour la plupart des ligneux. Attention donc aux rosiers plantés trop hauts et dont les racines partiellement exposées au soleil pourraient souffrir gravement pendant la canicule.

La taille proprement dite

Une fois que tous les préparatifs ont été effectués et le diagnostic posé, la taille elle même est vraiment très simple et rapide.

Les rosiers buissons :

Voici quelques photos de rosiers avant la taille. Comme on l’a expliqué, le rosier est un arbuste basitone, c’est à dire qu’il est capable de repousser rapidement et de reconstituer une structure à partir de sa base.

La taille d’hiver est donc l’occasion annuelle de supprimer les branches vieillies, abîmées ou cassées. On sélectionne ensuite soigneusement les branches à conserver, environ 5 à 9, selon la force du rosier. On les choisit de façon à ce qu’elles se placent bien les unes par rapport aux autres et puissent se développer harmonieusement. Puis on raccourcit l’ensemble.

Les rosiers grimpants

Le clou de la session est la taille et le palissage du rosier grimpant ‘Aimée Vibert’, sur la pergola, puis la régénération d’un très vieux rosier grimpant ‘Madame Meilland’. Le rosier est parfaitement capable de ‘repercer’ sur vieux bois. Cela permet de diminuer l’envergure de cet arbuste, devenu trop haut par rapport au mur de soutien. En l’absence d’un support solide, les branches pourraient se trouver emportées en cas de tempête.

En hiver, on peut tailler très sévèrement un rosier âgé : il formera des pousses à partir des yeux latents situés tout le long de son tronc. C’est une particularité de cette plante bien utile à connaître. Donc, pas de panique si une tempête, des travaux ou d’autres aléas viennent à endommager vos beaux rosiers. Une taille nette pour permettre à la blessure de bien cicatriser, et c’est reparti ! Attention cependant, ceci n’est pas applicable aux rosiers ‘tige’ : si la plante est abîmée en dessous de son point de greffe, c’est un églantier qui repousserait… Et si la plante a été sectionnée (suite à un accident) pendant la saison chaude, pensez à l’arroser abondamment.

Taille et palissage du rosier grimpant ‘Aimé Vibert’

Les pousses mettront quelques semaines, voire un ou deux mois après la taille pour percer sur le vieux bois des rosiers. Elles se développeront ensuite vigoureusement et le travail du jardinier consistera à les conduire doucement vers la forme souhaitée, en pergola ou contre une façade. C’est un travail soigneux et un peu périlleux car ces tiges nouvelles sont très cassantes. Il fait l’objet du stage du mois de septembre où les élèves drapent les grands rosiers pour une floraison ‘bluffante’ au printemps suivant. Nous y reviendrons dans un prochain article/podcast.

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6 janvier 2023 : Tous nos voeux !

Après ces deux années plus que maussades, 2023 sera, on l’espère, l‘année de la paix et de la joie retrouvées. Face à la guerre et face à la maladie.

Nous préparons le printemps au jardin avec quelques nouvelles plantations, mais aussi en installant de nouveaux supports à nos rosiers, en réparant les palissages des fruitiers… en attendant le début de la saison de taille.

Et nous travaillons sur deux nouveaux projets, réservés à nos abonnés : 

  • Très bientôt, des séances de jardinage à distance (par l’application ‘ZOOM’) pour réviser vos connaissances et aussi poser vos questions et échanger avec les autres jardiniers amis du jardin
  • Dès le printemps, à la demande de beaucoup d’entre vous, des ateliers pratiques d’une journée au jardin.

Et quel plus joli symbole pour célébrer toutes ces belles choses à venir que cette merlette, qui s’est posée au milieu de notre couronne de l’avent, histoire de déguster tout à loisir les baies de cotoneaster lacteus que nous y avions tressées !

Très belle journée et à bientôt, au jardin !

17 décembre 2022 : nouvel article de blog et son podcast

Nous avons mis en ligne récemment sur le site un article consacré à la taille d’hiver des arbres fruitiers palissés, un sujet qui rend quelques jardiniers perplexes. Juste quelques idées pour vous inciter à essayer car la satisfaction qu’on retire de la vue d’un bel arbre vaut bien quelques efforts !
Et depuis hier, pour ceux qui n’ont pas trop le temps de lire, nous avons également mis en ligne le podcast qui reflète l’article… et qui vous donnera peut être envie d’aller regarder les images.

Joyeuses fêtes !

Blog 2022 12 : La taille d’hiver des arbres fruitiers palissés

Écouter le podcast

Le mois de mars ouvre la saison des tailles au Jardin des Merlettes. La taille d’hiver est une étape très importante pour les arbres fruitiers palissés.
Pourquoi tailler en mars, plutôt qu’en janvier ou février ? S’il ne gèle pas, on peut tailler pendant toute la saison d’hiver. Tout dépend du nombre d’arbres que l’on doit tailler. Pour ne pas imposer de fatigue inutile aux arbres, il vaut mieux tailler les arbres à pépins avant l’éclosion des boutons floraux (un stade appelé E par les arboriculteurs, comme sur la photo ci-dessous), c’est-à-dire, en Puisaye, avant la mi-avril. Que ce soit pour les formes libres (de plein vent) ou les formes palissées, la taille d’hiver se préoccupe de la structure de l’arbre : formation, raccourcissement annuel ou rénovation plus importante, voire élagage. La taille d’été, effectuée éventuellement en plusieurs fois, se concentrera sur la mise à fruits. Contrairement à ce que croient la plupart des gens non initiés, la taille des arbres fruitiers ne correspond pas à un acharnement mais à une nécessité. Pour plus d’information à ce sujet, nous vous référons à notre podcast de mai 2019

Cordon horizontal unilatéral Reinette Blanche du Vina

La taille régulière annuelle

Les jardiniers s’inquiètent souvent de la difficulté supposée de la taille des arbres palissés. Mais cette taille n’est pas du tout si compliquée que l’on croit. Il faut simplement respecter quelques étapes. C’est ce que l’on examine en détail durant les deux jours du stage de taille d’hiver des arbres fruitiers palissés que nous proposons au jardin en début de printemps chaque année.

Voir le stage de taille d’hiver des arbres fruitiers palissés

La première étape consiste à bien comprendre ce que l’on va faire : pourquoi et quels éléments tailler ? La réponse à ces questions conditionne la façon de tailler. Pour une taille renouvelée régulièrement tous les ans, on cherche simplement àrapprocher les branches autour d’une certaine forme de charpente. Une grande partie du travail consistera donc à réduire chaque coursonne pour canaliser la vitalité de l’arbre vers les organes productifs. Une autre étape consiste donc à savoir reconnaître chaque organe de l’arbre fruitier que l’on va tailler. Et pour la troisième étape on réfléchit aux possibilités d’évolution de chaque organe identifié : ceux qui deviendront du bois et formeront des rameaux, ceux qui se transformeront en boutons à fruits, et ceux qui végèteront peut-être. Quand tout cela est reconnu et trié, on peut tailler.

Il s’agit donc d’un processus analytique, assez lent au départ, le temps d’acquérir le coup d’oeil . Une fois que l’on a compris la méthode, le coup de main vient assez vite. Et bien sûr, mieux un arbre a été taillé l’année précédente, plus il est simple à tailler, surtout si une taille d’été a également été effectuée.

La forme la plus simple : le cordon

Le cordon est la forme la plus simple à tailler car il s’agit de former une branche charpentière toute droite. On procède doucement, en laissant ces branches charpentières s’allonger peu à peu. Pour cela, on taille chaque année leur extrémités, aussi appelées “prolongements”, de façon à ne garder chaque année qu’une volée de bourgeons. L’emplacement des bourgeons le long d’une branche suit en effet un schéma bien précis, toujours le même pour une même variété. Pour le pommier par exemple, ce schéma est hélicoïdal, comme un escalier à vis. Entre un bourgeon situé face à vous sur la branche et le suivant placé de la même façon, il y en a 4 à 6 autres. Observez vos arbres, vous reconnaîtrez vite ce schéma. Cet arrangement géométrique spécifique des bourgeons le long de la branche s’appelle la phyllotaxie.

L’objectif de la taille annuelle est d’installer une forme “en arêtes de poisson”, c’est-à-dire d’obtenir qu’à tour de rôle, une coursonne pousse sur la droite du cordon, puis une autre à gauche, pas de coursonne sur le dessus du cordon, et pas de coursonne en dessous. Comme l’implantation des bourgeons le long de la branche répond toujours à la même géométrie, le fait de choisir toujours un bourgeon orienté de la même façon à droite puis à gauche résulte en un écartement des coursonnes qui reste sensiblement le même tout au long du cordon. Cette régularité constitue un élément esthétique important dans la taille des arbres fruitiers.

Pour nous assurer que ce processus analytique est bien compris, nous demandons pendant nos stages à chaque élève tour à tour d’expliquer ce qu’il voit et pourquoi il propose telle ou telle solution. Plusieurs alternatives sont souvent possibles. Une fois que la taille est effectuée, on vérifie les liens tout le long du cordon car celui-ci a augmenté de diamètre depuis la taille de l’année ou de l’été précédent. Et on finit en raccourcissant les prolongements des charpentières. L’exemple ci-dessous montre la taille d’un pommier ‘Reine des Reinettes Bonnin’ conduit en cordon simple bilatéral.

Le résultat peut sembler un peu dépouillé; pourtant, dès le mois de septembre, on constate que l’arbre a une belle vigueur et que nos efforts ont porté leurs fruits. Les arbres palissés du Jardin des Merlettes ont été plantés en novembre 2006 et les formes en cordons simples ou multiples portent maintenant régulièrement des fruits. Les formes en fuseaux sont encore en formation mais portent des fruits dans la partie inférieure des arbres comme ci-dessous, ce poirier ‘Beurré Hardy’.

Fuseau Beurré Hardy

Des formes un peu plus difficiles : croisillons, U et palmettes

Pour ces formes, la difficulté provient de la nécessité de créer des angles : il faut donc tailler les charpentières de façon à ce qu’elles produisent des pousses dans la direction nécessaire. Une fois les pousses obtenues, on attache soigneusement les jeunes branches en les dirigeant simplement avec un lien souple (du raphia par exemple) pour installer la forme. On reviendra plusieurs fois pour ajuster la forme peu à peu en resserrant le lien, à l’occasion  de la taille d’été par exemple. Mais on attendra que le bois soit bien aoûté l’été suivant pour utiliser un lien rigide.

Pour chaque forme, tri croisillon, cordon à plusieurs étages ou palmette, il faut anticiper la pousse de l’année et comprendre comment l’arbre va évoluer. Dans certains cas (photo ci dessous, au milieu), on pratique une taille d’attente car on n’installera un étage supérieur que lorsque l’étage inférieur aura achevé sa pousse.

Comme pour les formes en cordons, on ne laisse les branches charpentières s’allonger que d’une vingtaine de centimètres au plus chaque année. Si, pour les cordons horizontaux on enlève les rameaux sur et sous le cordon, pour les cordons verticaux, il faut supprimer les rameaux qui poussent soit sur le devant, soit sur l’arrière des branches. Ces précautions permettent aux coursonnes latérales de s’installer du haut en bas des branches charpentières et d’assurer ainsi une bonne production fruitière avec un fruit tous les 15 cm environ. Un arbre palissé se construit tout doucement, entre 10 et 15 ans pour la majorité des formes. Quand on choisit une forme fruitière, il faut donc prendre en compte le temps que l’on peut accorder à l’établissement des arbres. Quelques formes assez faciles sont présentées en détail sur notre site, sur la page consacrée à notre verger palissé.

Ces différentes formes fruitières ne sont pas le fruit du hasard mais ont été conçues sur la base des observations des jardiniers. En particulier, je vous propose de réfléchir un moment à la façon dont la sève circule dans nos arbres fruitiers. Je dis souvent aux stagiaires que, contrairement à ce qu’ils croient, ils ne suivent pas un stage de jardinage mais une formation de plombier. Certes, on n’a pas affaire à des tuyaux de cuivre mais c’est bien de la bonne répartition des liquides que l’on appelle sèves que va dépendre la bonne santé et la croissance de l’arbre… et sa capacité à porter des fruits. L’arbre puise ses ressources dans le sol et la sève dite brute (eau et sels minéraux) est conduite jusqu’aux extrémités de la plante où, dans ses feuilles, se produit la photosynthèse et la transformation de la sève brute en sève élaborée qui se répartit dans tous les organes de l’arbre en redescendant. Or toutes les parties de l’arbre ne reçoivent pas un flux de même débit. Dans beaucoup de cas, et en particulier pour les arbres fruitiers, plus une branche est érigée, plus elle va recevoir un flux important de sève, un peu comme un jet d’eau qui jaillirait du sol. La plante pousse alors, c’est-à-dire qu’elle produit du bois. Mais de fruits, point ! Pour obtenir des fruits, il faut que le flux de sève soit ralenti, ce qui est le cas dans les branches secondaires (les coursonnes) ou lorsque les branches principales sont arquées à 60 ou 45 degrés environ (les croisillons), ou même à l’horizontale, en cordons. C’est aussi pour répondre aux exigences des flux de sève dans les arbres que les formes fruitières ne comportent JAMAIS de branches orientées vers le bas mais toujours vers le haut, même si la pente est très faible.

La taille de formation des jeunes arbres

La taille de formation vise à établir la structure de la charpente. Durant cette étape très importante, on recherche l’équilibre de l’arbre et la formation de branches trapues. On les taille sévèrement chaque année pour leur permettre de se renforcer et de se couvrir de coursonnes comme nous venons de le décrire. Nous présentons ci-dessous l’exemple de la formation d’un gobelet de pommier ‘Reinette du Grand Faye’. Le scion a été étêté au printemps suivant sa plantation. Trois branches se sont développées à partir des trois bourgeons supérieurs. Elles ont été taillées de nouveau très court au printemps suivant. Et des rameaux se sont développés dans le prolongement de ces axes pour atteindre environ 60 cm à l’automne. Chacune de ces branches est de nouveau raccourcie au printemps suivant.

Ces première tailles sont décisives pour le devenir des arbres fruitiers. Elles sont rapides à effectuer car chaque arbre ne requiert que quelques coups de sécateur. Mais chacun d’eux est important. Il faut choisir soigneusement la hauteur ou la longueur de chaque rameau et le bourgeon sur lequel tailler. La principale erreur à éviter est d’aller trop vite ou de se placer sur le côté de l’arbre. Pour choisir l’oeil sur lequel tailler, il est préférable de se placer face à l’axe de la branche que l’on est en train de tailler. Faute de pratiquer ainsi, on fait des erreurs difficiles à corriger par la suite, comme dans le cas de l’abricotier montré ci-dessous.

Conséquence d’une erreur lors d’une taille de formation

La taille de régénération des arbres palissés âgés

C’est probablement la plus difficile des tailles : reprendre des arbres palissés qui ont été abandonnés quelques années. Pour régénérer des arbres fruitiers de plein vent, on procède à une réduction de couronne ou à un éclaircissage, ou une combinaison des deux et on arrive rapidement à une restructuration de l’arbre. 
Pour les arbres palissés, le problème est plus complexe. Il s’agit en effet de rétablir une forme donnée et là encore, il faudra procéder par étapes : commencer par un diagnostic de vitalité de l’arbre, puis recenser les éléments de l’arbre sur lequel on pourra s’appuyer et enfin, pour les cas les plus difficiles, établir un programme de taille sur deux ou trois ans.

Diagnostic de vitalité et recensement des organes

Certains arbres ne peuvent pas être rétablis dans une forme palissée. Par exemple, si trop de coursonnes ont disparu le long des branches. Et s’il reste un peu de végétation, il faut vérifier qu’elle part bien au dessus de la greffe, sinon, on risque de reformer… un franc ! Autant remplacer ces arbres rapidement. La photo de gauche ci-dessous présente un arbre dont le tronc est très abîmé, et dont la sève ne circule plus. L’arbre du milieu a perdu toute vitalité et il vaudrait mieux l’arracher. En revanche, la photo de droite présente un arbre très ancien, certes, mais qui porte de nombreuses coursonnes et qui sera encore bien productif. Il suffit de le tailler annuellement soigneusement, en veillant à laisser assez de bois jeune, les brindilles par exemple, et d’éclaircir soigneusement les fruits pour laisser des ressources à l’arbre pour pousser. Et on veillera à protéger les nouvelles pousses spontanées qui seraient bien placées et donc pourraient servir à compléter la structure.

Taille de régénération

On ne peut régénérer de façon satisfaisante que les arbres dont la structure apparaît encore clairement. Certains cas sont faciles, l’arbre a simplement trop poussé et il suffit de supprimer les branches superflues. Très vite, on retrouve la forme. A condition de pratiquer une légère taille d’été, l’arbre portera de nouveau des fruits au bout d’un an ou deux. Il est également recommandé de restaurer le palissage sur le mur. Un travail un peu fastidieux mais très efficace pour soutenir l’arbre… et pour le rendu esthétique !

Mais, c’est parfois un peu moins simple. La photo ci-dessous montre un cas fréquent d’arbre très vigoureux qui a poussé tout en hauteur et a perdu ses coursonnes sur toutes les branches du bas. Les rameaux en hauteur sont des gourmands improductifs. Il ne suffit pas de les couper car ils repousseraient de plus belle, telle une brosse. Vigueur et fructification ne font pas bon ménage en arboriculture fruitière. Il faut donc reprendre la taille assez doucement pour que l’arbre ne réagisse pas en produisant des fagots de bois ! Le meilleur moyen est d’étaler le programme de taille sur deux ou trois saisons.

Taille de régénération plus difficile

Une taille régulière et bien conduite, c’est à dire progressive, permettra à l’arbre de porter de nouveau des fruits, mais il ne sera pas possible de revenir à la structure ordonnée d’un arbre qui a été régulièrement taillé et soigné. Tailler un arbre palissé n’est pas difficile mais demande un peu de patience et beaucoup de persévérance. Le résultat est à la hauteur du soin apporté et il y a peu de choses plus jolies dans un jardin qu’un arbre palissé couvert de fruits. S’il est nécessaire de vous en convaincre, voici pour finir une photo prise au Potager du Roi, à Versailles. Difficile de faire mieux.

Poirier palissé au Potager du Roi, à Versailles

25 novembre 2022 : c’est le moment de planter !

Si vous n’avez pas le temps de lire l’article du blog, nous avons mis en ligne un podcast avec nos recommandations. Planter, c’est sérieux au Jardin des Merlettes !

Écouter le podcast ‘Planter à la Sainte Catherine’

Et pour ceux qui ne les auraient pas repérés, nous avons également mis en ligne deux podcasts sur la taille de formation des arbustes, fruitiers et d’ornement :

Écouter le podcast sur la taille de formation des arbustes et fruitiers à pépins

Écouter le podcast sur la taille de formation des arbres fruitiers à noyaux