BLOG 2023/09 & S5E3 PODCAST

Le calendrier du jardinier : Le travail au jardin fruitier tout au long de l’année

Les 7 et 8 septembre 2023 se sont tenues à Nantes les premières ‘Assises internationales des paysages comestibles fruitiers dans la cité’
Un atelier y a été animé conjointement par Bérengère LE COCQ, ingénieur agronome et spécialisée en arboriculture fruitière et impliquée dans un projet de recherche à Bruxelles qui traite de la place du fruitier en ville en vue d’une résilience alimentaire urbaine (projet ARBRES) et Christine Coulomb, créatrice du Jardin des Merlettes. Ce dernier adhère fortement au thème de ces assises en tant que jardin pédagogique dédié à la formation des adultes, et en particulier à l‘arboriculture fruitière. 
Le public attendu pour ces assises consistait en grande partie de personnes, élues ou employées de collectivités territoriales en recherche d’informations pour nourrir des projets d’implantations urbaines et péri urbaines d’espaces fruitiers, tant des arbres isolés, des haies fruitières, de petits îlots ou bosquets, voire des vergers ou même des ‘forêts nourricières urbaines’. Il nous a donc semblé utile de mettre en situation ces différents projets et de rappeler le calendrier relativement contraignant des tâches auxquelles une collectivité devra s’attendre suite à la mise en place d’arbres et d’arbustes fruitiers dans ces différents espaces.
Plutôt que de présenter le déroulé habituel ‘calendaire’ de ces travaux, nous avons choisi une approche par thème, selon la nécessité à laquelle ils répondent pour les plantes. Cette approche transversale nous a paru plus pertinente pour une première approche de ce qui sera pour beaucoup de toutes nouvelles responsabilités dont une caractéristique fondamentale est la pérennité et la répétition dans le temps. Nous avons choisi 4 angles d’approche qui se complètent pour une vision d’ensemble des travaux nécessaires :

  • Le cycle biologique des plantes (phénologie) au long de l’année
  • Le calendrier des dangers qui menacent les arbres et arbustes fruitiers et les fruits qu’ils portent
  • Le calendrier des soins au ‘milieu’ dans lequel poussent les arbres & arbustes
  • Le calendrier des récoltes

1 – Le calendrier du jardinier suit le cycle biologique des plantes, ce qu’on appelle la phénologie

En premier lieu, c’est le cycle biologique qui détermine le circuit de la sève dans les plantes. Celui -ci, à son tour, conditionne le rythme de leur pousse, leur résistance, la fermeture des plaies de taille, la création (ou non) de fruits, etc.  


Par exemple, si l’on considère les périodes pour effectuer les plantations, les tailles et les greffes :

La plantation

Elle s’effectue de préférence à l’automne car les parties aériennes des arbres sont en repos tandis que leurs racines continuent de pousser.

La taille

– Elle est indispensable pour contrôler la croissance des végétaux et assurer une bonne distribution de la sève. On taille parfois quand le fruitier est au repos (taille ‘en sec’), parfois quand il pousse (‘taille ‘en vert’).

– Est-il vraiment nécessaire de tailler un fruitier ? Si on veut une bonne production, alors oui .

– Peut-on tailler tout type de branche ? Une règle, sorte de garde-fou, doit guider le jardinier : il s’agit de permettre à l’arbre de refermer la section de branche qui a été coupée pour faire barrière aux attaques extérieures. Si la plaie ne se referme pas assez vite, des maladies (chancres, nécrose…) s’installeront plus facilement. 

– Les règles ne sont pas inscrites dans le marbre : il y a par exemple un débat sur l’élagage des fruitiers à noyaux : est-il mieux de tailler quand l’arbre est au repos et que la sève ne circule pas ou au contraire, quand il est en pleine végétation et que la plaie de taille se refermera mieux ? 

–  La taille permet une redistribution de la sève par le lever de dormance de bourgeons et la transformation de dards en bourgeons à fruits (l’induction florale). C’est l’une des fonctions de la taille en vert. Pour être efficace, la taille ‘en vert’ ne doit pas intervenir trop tôt dans la saison, sinon, on ne fait que relancer la pousse de l’arbre. Si elle intervient trop tard, elle perd de son utilité.

La greffe

– La période pour greffer est différente selon le type de greffe pratiquée : en fente, à l’anglaise, en écusson, etc… Il s’agira donc de greffe à œil ‘poussant’ ou, au contraire à œil ‘dormant’ .Les greffes en fente et à l’anglaise ont en effet besoin d’une bonne circulation de sève. Le porte greffe doit être bien en sève mais le greffon encore ‘endormi’. En revanche, la greffe en écusson a besoin de moins de sève : la période estivale est donc recommandée.

2- Le calendrier des dangers qui menacent les arbres & arbustes fruitiers et les fruits qu’ils portent

Il s’agit de comprendre le calendrier des attaques par rapport aux stades phonologiques de chaque espèce fruitière.

On recense les prédateurs, insectes, acariens ou mammifères, et les autres dangers :  qu’ils soient dus au climat, à des virus, ou à des champignons (maladies cryptogamiques) …

 Puis on met en regard les dates probables de ces différentes attaques et les stades phénologiques des fruitiers. Le cycle biologique des insectes est très spécifique, que ce soit, par exemple, la propagation des pucerons ou le vol des carpocapses pour les insectes ; ou bien l’ensemencement et l’éclosion des maladies cryptogamiques (monilia, tavelure…)

– Par exemple : il n’y aura pas de pucerons sur un fruitier qui n’a pas encore de feuilles. En revanche, des spores de maladies peuvent se déposer sur ses bourgeons 

– Si on est en agriculture ‘bio’, la période à laquelle on effectue le traitement est encore plus importante car on doit être le plus précis possible pour être efficace : On cherche à protéger, voire à favoriser la biodiversité, en arbitrant une action de prévention et les risques encourus si aucune action n’est prise. Mais on évite d’être trop interventionniste, d’où l’intérêt de la prévention.

– Il est utile d’effectuer des comptages pour traiter au bon moment et limiter ainsi les dégâts causés aux arbustes/ arbres fruitiers ainsi qu’à leurs fruits.

Désormais, il faut également prendre en compte l’influence du climat et les évolutions récentes :

– C’est à dire que l’on doit apprendre à à gérer les nouvelles inconnues liées à la violence des perturbations mais aussi le chamboulement des saisons, les gelées tardives, par exemple.

Il est donc particulièrement utile d’observer le comportement des fruitiers locaux et d’échanger entre professionnels travaillant sur une même zone climatique. Certains fruitiers semblent plus résilients que d’autres. Par exemple les pommiers et poiriers souffrent des gelées tardives au Jardin des Merlettes. En revanche, les kakis souffrent moins car leur débourrement est plus tardif et les kiwis, pas du tout. Il existe également de fortes différences selon les variétés et certaines variétés locales sont plus résistantes.

3- Le calendrier des soins au ‘milieu’ dans lequel poussent les arbres et arbustes fruitiers

On pense en particulier à entretenir la vie du sol et à surveiller la disponibilité en eau pour les plantes.

Entretenir la vie du sol :

Nourrir le sol (tant pour les racines du fruitier que pour la faune du sol) : en apportant de la matière organique. On privilégiera un jeune compost (1-3 mois max) de fumier d’étable « bio » quand le carbone et l’azote sont encore disponibles et assimilables par la faune du sol. Et on ne l’enfouira pas.

Le travail du sol (décompactage si nécessaire) pour favoriser l’équilibre eau/air. Certaines périodes sont plus favorables (automne) et respectent le repos nécessaire. En particulier, il ne faut JAMAIS intervenir sur un sol trempé avec des engins lourds.

Surveiller la disponibilité en eau pour les plantes :

L’arrosage est crucial dans les premières années après la plantation. 

Prendre en compte les températures, l’hygrométrie.

Penser à étalonner le tuyau d’arrosage pour arroser de façon raisonnée.

Gérer la couverture du sol

– Pour protéger la vie du sol un sol nu est à proscrire, en particulier en étéAu printemps en revanche, on écartera le paillage pour permettre au sol de se réchauffer.

– On doit gérer un compromis entre le désherbage (pour éviter la concurrence hydrique), le paillage (pour protéger la vie du sol) et la gestion des nuisibles (qui nichent sous le paillage). 

4- Le calendrier des récoltes

Les récoltes elles-mêmes, mais aussi les soins aux fruits avant récolte : 

Éclaircissage, ensachage ou mise sous filet. 

Les insectes et les oiseaux peuvent s’attaquer aux fruits bien avant leur date optimale de cueillette.

Ne pas confondre les dates de récolte et les dates de maturité

Concept de fruits climactériques : certains fruits continuent à mûrir après cueillette (poires, pommes, kiwis, pêches), d’autres non (fraises ou raisins).

Ce critère (climactérique ou pas) détermine le rythme de cueillette nécessaire

Les climactériques se récoltent en une seule fois (fruits à pépins) 

Les non climactériques, au contraire, doivent être récoltés très régulièrement pendant une durée donnée (les framboises, fraises, figues…)

Organiser le lieu où conserver les fruits jusqu’à maturité

Quelle quantité de fruits devra être stockée à quel moment et pour combien de temps.

La conduite du fruitier (taille et suivi) impacte directement la facilité de récolte.

PETITS FRUITS : CASSIS, GROSEILLES ET FRAMBOISES

5- Et ce qu’on n’arrive pas à faire ‘à temps’ ?

Les écarts les plus fréquents portent sur la taille et la plantation.

Est-ce grave de ne pas faire à temps ces tâches jardinières ? OUI, si l’objectif est d’avoir un verger productif et en bonne santé. 

Il faut se poser honnêtement la question. Quels services écosystémiques recherche t-on ? La production de fruits, une certaine esthétique, aider la biodiversité, développer la ressource en bois… Une fois les attentes claires, les actions à entreprendre le seront aussi, ainsi que le temps à consacrer au projet, ou pas, et le budget à prévoir, ou pas !

En conclusion

Au vu du nombre et de la complexité des tâches à accomplir, on comprend l’utilité pour le jardinier de construire une sorte de ‘rétro planning’ adapté auxarbustes dont il a la charge et qui récapitule les actions à conduire.

Un calendrier personnalisé du patrimoine fruitier est un outil incontournable pour une bonne gestion de celui-ci 

L’utilité de former les équipes à l’arboriculture fruitière pour acquérir le savoir en interne et gagner en autonomie. 

Si cet article vous a plu : pour aller plus loin

Voir nos podcasts et stages sur des sujets proches :

CYCLE DU PLAQUEMINIER (KAKI)

Blog 2023 01/ Podcast S5 E1 : La taille d’hiver des rosiers

Vers la mi-mars, une fine équipe est réunie au Jardin des Merlettes pour un des premiers stages de l’année : la taille d’hiver des rosiers. Tour à tour, les élèves taillent des rosiers miniature et paysagers, puis des rosiers buisson et des rosiers haut buisson et demi tiges, et enfin des rosiers grimpants et lianes. 
Au début, les élèves sont timides : cette taille si radicale ne va-t’elle pas achever les rosiers après le froid bien rude de l’hiver ? Et s’ils ne repoussaient pas, ou de façon déséquilibrée ? C’est une question qui revient à chaque atelier, qu’il s’agisse d’arbustes décoratifs, de rosiers ou d’arbres fruitiers. Beaucoup d’élèves hésitent à tailler, de peur d’abîmer leurs arbustes.
Alors, pour répondre à cette question fondamentale, prenons les choses dans l’ordre : Pourquoi, quand et comment tailler les rosiers ?

Écouter le podcast

Rosier ‘Fantin Latour’

Et déjà, pourquoi taille t’on ?

Les principes de taille sont guidés par le fonctionnement cellulaire des plantes et, en particulier, celui de leurs cellules souches, c’est à dire ces cellules indifférenciées à partir desquelles toutes les autres se développent. Elles aident à réparer l’organisme mais aussi lui permettent de grandir. Ces cellules souches sont présentes dans le méristème des plantes, qui sont les zones de division cellulaire. Or le méristème n’est pas réparti de la même façon dans tous les végétaux. Il peut être présent dans leur apex (leur bourgeon terminal) alors que pour d’autres c’est à la base de la plante que tout se joue. Dans le premier cas, le végétal est qualifié d’acrotone (beaucoup d’arbres, le pin maritime par exemple) et dans le second cas, de basitone. Les rosiers font partie de cette deuxième catégorie. Bien entendu, il existe une infinité de catégories intermédiaires entre ces deux extrêmes. 

Alors que l’on gêne énormément le développement d’une plante acrotone si on l’étête, un chêne, un bouleau, par exemple ; en revanche, une plante basitone repart de plus belle si on la recèpe, c’est-à-dire si on supprime régulièrement ses rameaux à la base. C’est le cas des rosiers. Ses branches ne sont pas pérennes mais ont un cycle de vie de quelques années seulement. Au fil des années, un rameau de rosier vieillit. La sève circule moins bien, il porte moins de fleurs puis se dessèche complètement. La durée de vie d’une branche de rosier est d’environ quatre à cinq ans pour un rosier buisson, un peu plus longtemps pour un rosier grimpant. Mais même ceux-ci gagnent à être renouvelés régulièrement par une taille au pied de l’une ou l’autre de ses branches charpentières.

L’objectif principal de la taille du rosier est donc de conserver et même renforcer sa basitonie, c’est-à-dire lui permettre d’émettre régulièrement de nouveaux rameaux à partir de son pied. Et attention, quand on dit ‘de son pied’ on parle de son point de greffe, d’où l’importance de celui-ci.

Une autre question qui préoccupe beaucoup nos élèves, c’est celle du calendrier : quand est-il préférable de tailler ?

Les avis diffèrent. Au Jardin des Merlettes, nous distinguons entre la taille sur éléments inertes et celle sur éléments vivants.

Pour les éléments inertes, c’est-à-dire les branches mortes, on taille dès qu’on peut. C’est une taille de nettoyage, très utile. On la fait si possible dès qu’on remarque un élément mort sur un rosier. C’est autant de temps de gagné pour la taille proprement dite, sans compter que c’est plus agréable à faire quand il fait encore bon, à l’automne par exemple, qu’en plein hiver.

Pour les éléments vivants, la taille d’hiver est une taille assez radicale. Comme on l’a expliqué il y a un instant, on cherche à relancer la basitonie de l’arbuste en le taillant court et en éliminant les branches les plus âgées. Il est donc recommandé d’effectuer ce travail quand l’arbuste est au repos et qu’un maximum de sève est descendue dans ses racines, donc plutôt en hiver.

En conséquence, le ‘meilleur’ moment pour tailler dépend en premier lieu, de l’endroit où est situé le jardin et donc du climat environnant. Si le temps est froid (mais hors gel), la taille d’un arbuste n’entraîne pas de réaction de sa part. En revanche, si le temps est doux, une taille favorise le départ de la plante. Attention donc si vous habitez dans une région où le climat est souvent très doux en févier mais suivi par un retour des gelées. Dans ce cas, le fait de tailler en février risque de favoriser une pousse hâtive… qui gèlera en mars. Et vous devrez tailler de nouveau pour supprimer ces pousses gelées. Autrement dit, la taille fait dans ce cas plus de mal que de bien : elle fatigue l’arbuste et vous avez travaillé pour rien. C’est pour cette raison que le stage de taille de rosiers est organisé vers la fin mars au Jardin des Merlettes, plutôt qu’en février où il nous arrive régulièrement de travailler en T shirt au jardin.

Le moment de tailler dépend aussi bien entendu du moment auquel le jardinier est disponible. Il doit organiser ses priorités entre toutes ses tâches en fonction de sa présence dans son jardin. En particulier s’il s’agit d’une maison de campagne ou de vacances, il n’a pas forcément la possibilité de tailler en hiver. D’expérience les rosiers sont assez tolérants. On cherche à respecter autant que possible leur cycle annuel de croissance, mais mieux vaut tailler à contre temps que pas du tout. En revanche, en ce qui concerne les tailles de rénovation, c’est à dire les tailles de restructuration sur des rosiers grimpants qui ont été laissés à eux-mêmes plusieurs années de suite, autant que possible, on évitera d’effectuer ces tailles pendant la période de croissance. Si l’on n’a pas d’autre choix que d’effectuer une telle taille en été, on évitera les périodes de forte chaleur et on arrosera le rosier copieusement. Et l’on fera peut-être en deux ou trois fois (c’est-à-dire en répartissant sur deux ou trois ans, ce que l’on aurait pu faire en une seule fois en hiver.

Taille d’un rosier grimpant ‘Mme Meilland’

Les rosiers NON remontants sont un cas particulier, on ne les taille pas en hiver mais en juillet, après leur floraison. Ils produiront pendant l’été les pousses qui fleuriront en mai de l’année suivante. 

Bien entendu, on ne taille pas les nouvelles pousses des rosiers grimpants, on se contente de les attacher en les arquant pour une floraison plus abondante et bien répartie. 

Une situation particulière concerne les travaux qui seraient à effectuer sur ou autour d’une maison sur laquelle pousse un rosier grimpant. Souvent les artisans demandent que le rosier soit sévèrement rabattu pour ne pas gêner leur échafaudage. Il faut autant que possible prévoir cette situation, tailler le rosier très bas, mais à la bonne période, c’est-à-dire hors végétation pour que les rosiers souffrent le moins possible. Même si les travaux sont décalés dans le temps, par exemple, s’ils ont lieu en été, le fait d’avoir taillé pendant la période de dormance aura permis à l’arbuste de conserver un maximum de sève. Il va émettre de nouvelles pousses qui seront souples et faciles à haubaner pendant les travaux, et repartira très vite une fois les travaux achevés et l’échafaudage supprimé.

Et maintenant que l’on est bien d’accord qu’il faut agir et qu’on sait à peu près quand le faire, pratiquement, comment s’y prend on ?

On applique toujours la même méthode : on commence par un diagnostic. Et pour cela, on observe le rosier pour évaluer sa vigueur. A-t-il porté beaucoup de roses durant la saison précédente ? Et on répertorie les pousses de l’année passée (leur nombre, leur force, leur longueur …). Ensuite, on regarde s’il y a des parties abîmées : blessées, mortes, ou même dévorées par des animaux ou des insectes.

Puis, et c’est bien spécifique aux rosiers, on examine l’état du point de greffe, c’est-à-dire cet endroit où une variété particulière de rose a été greffée sur un porte greffe d’églantier par exemple. Ce point est vital pour le rosier car c’est là que se concentre le méristème dont on a parlé tout à l’heure et c’est donc de là que partent les nouvelles pousses du rosier. Alors on observe : le point de greffe est-il dégagé ou au contraire est-il enterré ? Porte-t-il de la mousse ? Dans les pays froids, il est d’usage de recouvrir en hiver le pied des rosiers, c’est-à-dire de le buter légèrement pour protéger le point de greffe du froid. Mais lorsque le printemps arrive, il faut dégager ce pied pour qu’il reçoive les rayons du soleil. C’est un peu fastidieux mais bien utile. 

Après ce premier diagnostic, on prépare le rosier à la taille.

Pour observer le rosier, on commence par le dégager du haut en bas. On arrache les mauvaises herbes au pied, comme on vient de le voir, mais on enlève également les ronces ou petites lianes qui s’y seraient invitées à notre insu

Le point de greffe doit être bien apparent : si ce n’est pas le cas, on le dégage doucement en suivant le tracé des tiges en partie enterrées jusqu’à arriver à leur origine. Cet exercice réserve souvent des surprises tant les tiges sont parfois enterrées loin de leur départ. J’ai vu reprendre avec une bonne vigueur tellement de vieux rosiers tout décatis simplement après un bon soin au pied pour dégager le point de greffe qui avait fini par se perdre, enterré sous la terre et les mauvaises herbes.

Dégager le pied du rosier sert également à repérer et éliminer les gourmands. En effet les gourmands sont des rejets du porte greffe, c’est-à-dire du rosier sauvage sur lequel le rosier est greffé. Ils ne partent donc pas du rosier greffé mais leur origine se situe en dessous du point de greffe ou sur les racines du porte greffe. En nettoyant soigneusement le point de greffe, on peut facilement faire la différence. Une exception concerne les rosiers botaniques. En effet, comme ce sont des rosiers naturels, c’est-à-dire qui ne sont pas greffés, ils peuvent drageonner librement, et toutes ces pousses sont autant de rosiers botaniques que vous pouvez transplanter ailleurs dans votre jardin ou donner. Cette remarque n’est pas fortuite car certains rosiers botaniques ont vraiment tendance à voyager tout autour de leur point de départ, voire à devenir un peu envahissants si on n’y prend pas garde. Toujours par rapport au point de greffe, on vérifie aussi à quelle hauteur il se situe par rapport au niveau du sol. En effet, autant le point de greffe lui-même doit être exposé au soleil à la belle saison, autant toutes les racines doivent, elles, être enterrées, comme c’est le cas pour la plupart des ligneux. Attention donc aux rosiers plantés trop hauts et dont les racines partiellement exposées au soleil pourraient souffrir gravement pendant la canicule.

La taille proprement dite

Une fois que tous les préparatifs ont été effectués et le diagnostic posé, la taille elle même est vraiment très simple et rapide.

Les rosiers buissons :

Voici quelques photos de rosiers avant la taille. Comme on l’a expliqué, le rosier est un arbuste basitone, c’est à dire qu’il est capable de repousser rapidement et de reconstituer une structure à partir de sa base.

La taille d’hiver est donc l’occasion annuelle de supprimer les branches vieillies, abîmées ou cassées. On sélectionne ensuite soigneusement les branches à conserver, environ 5 à 9, selon la force du rosier. On les choisit de façon à ce qu’elles se placent bien les unes par rapport aux autres et puissent se développer harmonieusement. Puis on raccourcit l’ensemble.

Les rosiers grimpants

Le clou de la session est la taille et le palissage du rosier grimpant ‘Aimée Vibert’, sur la pergola, puis la régénération d’un très vieux rosier grimpant ‘Madame Meilland’. Le rosier est parfaitement capable de ‘repercer’ sur vieux bois. Cela permet de diminuer l’envergure de cet arbuste, devenu trop haut par rapport au mur de soutien. En l’absence d’un support solide, les branches pourraient se trouver emportées en cas de tempête.

En hiver, on peut tailler très sévèrement un rosier âgé : il formera des pousses à partir des yeux latents situés tout le long de son tronc. C’est une particularité de cette plante bien utile à connaître. Donc, pas de panique si une tempête, des travaux ou d’autres aléas viennent à endommager vos beaux rosiers. Une taille nette pour permettre à la blessure de bien cicatriser, et c’est reparti ! Attention cependant, ceci n’est pas applicable aux rosiers ‘tige’ : si la plante est abîmée en dessous de son point de greffe, c’est un églantier qui repousserait… Et si la plante a été sectionnée (suite à un accident) pendant la saison chaude, pensez à l’arroser abondamment.

Taille et palissage du rosier grimpant ‘Aimé Vibert’

Les pousses mettront quelques semaines, voire un ou deux mois après la taille pour percer sur le vieux bois des rosiers. Elles se développeront ensuite vigoureusement et le travail du jardinier consistera à les conduire doucement vers la forme souhaitée, en pergola ou contre une façade. C’est un travail soigneux et un peu périlleux car ces tiges nouvelles sont très cassantes. Il fait l’objet du stage du mois de septembre où les élèves drapent les grands rosiers pour une floraison ‘bluffante’ au printemps suivant. Nous y reviendrons dans un prochain article/podcast.

Si cet article vous a plu, rejoignez notre communauté de jardiniers qui suivent notre site :

En vous abonnant (gratuitement) ci dessous, vous recevrez des nouvelles régulières (tous les 4 ou 6 semaines) des prochains stages, ateliers et cours en ligne et serez informés en direct de la parution de nos nouveaux articles de blog et podcasts

Traitement en cours…
Terminé ! Vous figurez dans la liste.

Blog 2022 10 : la taille de formation des arbres fruitiers : simple, indispensable et complètement oubliée

Écouter les podcasts

Planter un nouvel arbre fruitier est toujours un bonheur pour un jardinier. Après la visite chez le pépiniériste ou dans une fête des plantes, ou à l’arrivée du paquet, on se dépêche pour planter son arbre au jardin. On l’installe dans son trou de plantation (avec une poignée d’orties), on le haubane, on l’arrose, on se réjouit en pensant aux futures récoltes et aux confitures et conserves qui s’ensuivront… et on l’oublie.
Trois ou quatre ans plus tard, le petit arbre a bien grandi et il fait la fierté de ses propriétaires, ravis de le voir si bien pousser… Selon les cas (voir plus bas), il est devenu bien touffu ou au contraire ses branches se sont allongées démesurément. La première récolte survient et soudain, faute d’une taille de formation appropriée, les choses vont commencer à se compliquer. En effet, tel qu’il s’est développé naturellement, l’arbre est mal préparé à porter de lourdes récoltes et celles ci vont l’abîmer année après année. La situation est très différente selon le mode végétatif des arbres mais, dans tous les cas, une taille de formation bien conduite permet d’éviter la plupart de ces problèmes. Par ‘taille de formation’, par opposition à ‘taille de fructification’, ‘taille d’entretien’ ou ‘taille de régénération’, on entend la taille conduite pendant les premières années d’un arbre et qui vise à bien établir sa charpente.

La taille de formation des arbres à pépins : renforcer la charpente et former des coursonnes

Quelques indications pour le tout début de la formation de l’arbuste fruitier :

Tout d’abord : Bien choisir la hauteur du tronc
Le jardinier l’oublie souvent, mais beaucoup d’arbres peuvent être taillés de façon à modifier leur hauteur. La seule chose à respecter est le point de greffe. Il faut bien entendu toujours tailler au dessus de ce point, sinon, on se retrouve avec un porte greffe seul, un sauvageon par exemple,… et non plus avec la variété greffée. Une fois déterminée par cette première taille, la hauteur choisie pour le tronc sera définitive. Il faut donc bien réfléchir au départ, car on ne peut choisir qu’une seule fois !
Donc, lorsque votre jeune arbuste fruitier arrive dans votre jardin, il vous appartient de déterminer à quelle hauteur vous voulez voir se développer des branches charpentières. L’arbuste que vous avez acheté a bien souvent déjà développé quelques branches, mais rien ne vous empêche de revenir en arrière et de raccourcir en mars le tronc à la hauteur voulue. L’arbre reprendra de plus belle si vous avez pris le soin de planter en novembre, de façon à ce que les racines s’établissent tranquillement.
On peut choisir entre la cépée (photo de gauche), la basse tige (au centre) ou la haute tige (à droite).

Deuxième recommandation très importante : être attentif à l’orientation des branches
La direction de la branche qui pousse à la suite d’une coupe est entièrement déterminée par l’orientation de l’oeil sur lequel la coupe est réalisée. Si l’on se trompe d’oeil, la branche poussera dans une direction non désirée. La photo ci dessous montre le résultat d’une telle erreur. 

Lors des stages au Jardin des Merlettes, les participants apprennent donc à bien se positionner face à la branche à couper, la meilleure façon d’éviter ce genre d’erreur. On se place exactement dans l’axe de la branche que l’on souhaite tailler ce qui permet de déterminer facilement l’angle de chaque oeil et de choisir le plus approprié pour la forme que l’on souhaite. Le rattrapage d’une mauvaise taille de formation est difficile, hasardeux… et long, alors il faut bien prendre son temps avant le coup de sécateur décisif.

3ème règle de base : Ne pas laisser trop de charpentières
Puisque l’on est en train de monter une charpente, il convient d’anticiper la pousse des branches qui existent et prévoir que chaque branche va grossir de façon considérable. Il lui faudra de la place pour bien se développer sans gêner les branches voisines. Les photos ci-dessous montrent un arbre en gobelet qui comprenait 9 branches charpentières. On en a enlevé 4 pour en laisser 5. Chaque branche a ensuite été raccourcie.

Voici un autre exemple, sur un jeune poirier : dans ce cas encore on supprime quelques branches et on raccourcit les autres pour leur permettre de se renforcer. En effet, si on laisse les branches s’allonger trop vite, elles seront trop frêles pour porter les fruits. Chaque hiver, on raccourcit donc pour ne conserver que 15 à 20cm de la pousse de l’année précédente. Le renforcement des branches est très considérable d’une année sur l’autre. On passe d’une branche qui a la taille d’un crayon de papier à la taille d’un pouce, puis d’un manche à balai. Ceci bien sûr, à condition d’avoir bien raccourci la branche chaque printemps.

Il ne faut pas craindre que l’arbre soit dégarni. C’est vrai qu’il semble un peu ‘déplumé’ après cette taille, mais la pousse lors du printemps suivant est spectaculaire… et ainsi bien conduite. C’est une vraie preuve que la taille des arbres fruitiers ne correspond pas à une logique d’acharnement de la part d’un jardinier trop zélé mais à une nécessité pour le développement harmonieux de la charpente de l’arbre.

Faut-il laisser un jeune arbre porter des fruits ?Un vrai dilemme pour le jardinier
On cherche à conduire un arbre pour lui donner une forme adaptée à un certain usage. Parfois, cet objectif nous oblige àfreiner nos envies de goûter les fruits dès les premières années. En effet, on aurait tendance à laisser venir les premiers fruits où qu’ils soient situés, c’est-à-dire, même en bout de branche. C’est pourtant une erreur à éviter absolument. En effet lorsque le fruit vient à mâturité, il se forme sur la branche, au bout du pédoncule, une boursouflure que l’on appelle une bourse. Celle-ci agit comme un filtre sur la sève de l’arbre. Or, lorsque le fruit est cueilli, la bourse reste (photo ci-dessous).
Tous les arboriculteurs ne sont pas d’accord sur l’effet de ces bourses sur les récoltes suivantes : certains disent que les fruits obtenus sur des coursonnes qui portent ces bourses sont particulièrement délicieux, d’autres, en revanche, les trouvent rabougris. Nous n’avons pas trouvé d’étude statistique solide sur le sujet mais constaté fréquemment que la présence d’une bourse ralentit la pousse de la branche. S’il s’agit d’une charpentière, on comprend donc que la présence d’une bourse est indésirable. Il vaut donc mieux ne pas laisser venir de fruit aux extrémités des branches, et pour cela, la façon la plus efficace consiste à éliminer les fleurs mal placées au printemps (ce qu’on appelle ‘effleurage’).

Bourses

Les étapes successives d’une taille de formation
Les photos ci-dessous montrent la progression sur cinq ans de la taille de formation d’un pommier ‘Reine des reinettes Bonnin’ conduit en cordon simple bilatéral. L’allongement des branches est très progressif d’une année sur l’autre. On souhaite en priorité former des charpentières fortes (les cordons) et, en examinant les points de coupe des années successives, on constate que le diamètre de ces branches forcit d’année en année. On cherche ensuite à favoriser le développement de coursonnes bien établies et réparties régulièrement (environ une tous les 15 à 20 cm) sur les deux côtés latéraux (droite ou gauche) des branches, mais ni dessous ni dessus. Ce sont ces coursonnes qui porteront les futurs fruits, un ou deux selon leur force, mais pas plus.

Et voici le résultat, à l’été de l’année 5 :

Année 5 (automne) : les fruits !

Comme pour les autres stages organisés par le Jardin des Merlettes, les stages de taille des arbres fruitiers ont lieu au moment où les tâches doivent étre effectuées. Il y a donc plusieurs stages. Nous vous proposons de démarrer par un stage de taille d’hiver, d’arbres en formes libres ou palissées, selon ce que vous avez dans votre jardin puis, lorsque vous avez pris un peu d’assurance et commencez à connaître vos arbres, vous pouvez vous essayer à la taille en vert .

Voir le stage de taille d’hiver des arbres fruitiers à pépins de haute tige
Voir le stage de taille d’hiver des arbres fruitiers palissés
Voir le stage de taille ‘en vert’ des arbres fruitiers

Quels arbres faut-il ainsi former ?

Les exemples ci-dessus se rapportent à des arbres formés sur des palissages et que l’on suit très soigneusement d’année en année. Cependant, ces mêmes principes s’appliquent également aux arbres de haute tige, en forme dite ‘libre’. Pour eux aussi il est important de prévoir une structure solide et donc d’éliminer les branches charpentières en surnombre dès les premières années. Et un raccourcissement les deux ou trois premières années des branches que l’on aura décidé de conserver leur permettra de se renforcer et de supporter ainsi plus facilement, c’est à dire sans étai, le poids des futures récoltes.
On taillera donc ainsi les pommiers et les poiriers, mais aussi les cognassiers qui s’y prêtent d’ailleurs très bien, comme on le voit sur la photo ci dessous.

Jeune cognassier

Même les néfliers, dont les fruits sont pourtant plus légers , ont besoin d’une taille, au moins occasionnelle. Elle sert à éclaircir leur charpente de temps en temps, comme on le ferait pour un arbuste d’ornement. Faute de cela, l’arbuste ploie facilement sous le poids des fruits (ci dessous).

Néflier

Lorsqu’un arbre n’a pas été taillé dans les années suivant sa plantation, il développe une ramure trop dense, voire parfois enchevêtrée, et qui finit par l’étouffer. Les branches s’entrecroisent, le vent et le soleil n’arrivent plus au centre des branches, les maladies cryptogamiques s’installent. La sanction est une taille de restauration parfois sévére… mais ceci fera l’objet d’un autre article.

2- La taille de formation des arbres à noyaux : garder du bois jeune, près du tronc

Les arbres portant des fruits à noyaux ne repercent pas sur vieux bois
La stratégie de taille à adopter pour les arbres à noyaux est très différente de celle des arbres à pépins car ils ont la particularité de ne pas repercer sur vieux bois. Cela signifie que si une coupe est effectuée sur une branche qui a plus de deux ans, il y a de fortes chances qu’aucun bourgeon ne se forme sur la partie de la branche conservée et que celle ci meure dans les semaines ou les mois suivant la taille. Il faut donc garder du bois jeune partout sur l’arbre et en même temps éviter de s’éloigner trop des charpentières.
Le problème n’est pas aussi aigu pour toutes les espèces de fruits à noyaux. Les pruniers, par exemple, repartent en général assez bien, même sur du bois ancien. A l’inverse, les pêchers ne repercent quasiment pas.
Chaque année, un arbre à noyaux en bonne santé va émettre de nouvelles pousses qui vont mesurer de 40 à 50cm, voire plus d’un mètre pour les cerisiers et les pruniers. Si le jardinier n’y prend pas garde et n’intervient pas pour raccourcir ces nouvelles pousses, l’extrémité des branches va donc s’éloigner chaque année de cette même distance du centre de l’arbre. En trois ans, l’arbre est déjà très dégingandé. La pousse des années suivantes se ralentit, car la sève a un trop long chemin à parcourir jusqu’à l’extrémité des branches. Et les fruits, placés trop loin du tronc sont plus petits et ont moins de saveur.
Voici une photo d’un pêcher laissé à lui même pendant environ dix ans. Il a poussé très en hauteur et offre un faciès ‘en plumet’ car les branches principales qui formaient sa charpente se sont cassées les unes après les autres sous le poids des fruits. Il est maintenant très difficile de reconstituer une nouvelle charpente plus proche du sol car on risque que l’arbre ne reparte pas. Or les fruits sont désormais difficiles à atteindre et il est quasiment impossible de tailler correctement les branches à cette hauteur, sauf à faire des équilibres sur échelles…

Comment tailler ? L’exemple d’un pêcher de plein vent
Il est très important de tailler réguliérement les arbres à noyaux, en particulier les pêchers car leurs branches sont plus souples que celles des arbres à pépins et qu’elles ont tendance à ployer, et souvent, à se rompre sous le poids des fruits.
Pour garder des branches courtes on doit intervenir à différents moments tout au long de l’année :

  • Au début du printemps, au moment de la floraison, pour la formation des arbres jeunes. Cela sert également pour la fructification des arbres plus âgés mais ce n’est pas le propos aujourd’hui.
  • En vert, lorsque les fruits sont bien formés. Vers le mois de juillet, on raccourcit les rameaux au dessus des fruits que l’on a éclaircis pour n’en laisser que quelques uns par branche.
  • S’il faut pratiquer une taille d’élagage et supprimer des branches, fin Juillet. Jusqu’à récemment encore, on recommandait d’effectuer les tailles d’élagage sur arbres à noyaux en octobre ou début novembre, quand la sève est descendue et que l’on ne risque plus de provoquer des épanchements de gomme. Cependant, force est de constater que les arbres cicatrisent beaucoup mieux en été et c’est pour cela que nous avons adapté notre pratique… et changé la date du stage d’élagage des arbres à noyaux. 

Au total, le jardin propose donc trois stages différents pour la taille de vos fruitiers à noyaux. En avril, sur fleurs, la taille de fructification, fin juin, la taille en vert et fin juillet, la taille de rénovation.

Voir les stages de taille des arbres fruitiers à noyaux

Voici des photos des étapes de la formation d’un jeune pêcher :

Au bout de cinq ans, voici à quoi le pêcher ressemble :

Mais voilà, même avertis,  nous ne sommes pas toujours assez sévères. La charpente de l’arbre (à gauche, ci dessous) semble bien équilibrée. Pourtant, on l’a laissé s’allonger trop vite et l’une des branches maîtresses n’est pas encore assez solide pour supporter le poids des fruits (photo du milieu). Dès que le poids des fruits a augmenté, il a été nécessaire d’étayer cette branche (photo de droite). En automne, cette charpentière sera taillée à la naissance d’une ramification plus proche du tronc pour éviter cette mésaventure l’an prochain et permettre un nouveau départ et un renforcement de la charpentière.

Le cas des cerisiers haute tige
On le voit ci dessous pour ce cerisier bigarreau Napoléon, les principes sont exactement les mêmes au départ que pour les poiriers ou les pommiers vus plus haut : sélection des charpentières, puis raccourcissement radical chaque année.

Les photos montrées soulignent à quel point il faut être sévère dans ces tailles de formation, et supprimer une grande partie de la pousse de l’année pour vraiment renforcer la base de la charpente. L’exemple ci dessous présente un cerisier pour lequel la taille de formation, bien conduite au départ, a été abandonnée trop tôt. Et l’arbre s’est perdu en branches trop frêles.

Griotte du Nord

Les arbres à noyaux palissés
Même si le résultat semble très différent, la méthode est exactement la même pour ce pêcher palissé : choix et palissage de quelques charpentières que l’on laisse s’allonger progressivement et taille des branches latérales pour les rapprocher du mur. Et le résultat est magnifique. Voici par exemple la mise en place d’un pêcher palissé au Jardin des Merlettes (brugnon blanc) et le résultat au bout d’un an. Certes, on est encore loin des grands pêchers palissés du Potager du Roi, à Versailles, (photo de droite, avant la taille de printemps) mais on est en route…

Et on peut appliquer cette méthode à beaucoup d’autres espèces : abricotiers, cerisiers, et méme : figuiers et plaqueminiers !

Figuiers palissés

S4 E7 Podcast : comment choisir ses rosiers

Ecouter le podcast

Quand on souhaite planter des rosiers, les catalogues regorgent de merveilles. Mais comment choisir ? Le propos semble anodin mais rien n’est plus dommage que de voir un rosier mal adapté à l’endroit où il est planté. Tout le savoir-faire du jardinier ne pourra pas compenser un mauvais choix à la plantation.
Ce podcast propose quatre règles d’or pour choisir un rosier : Des plantes en bonne santé, une forme de rosier appropriée àl’endroit où il est planté, un besoin d’entretien de la variété choisie bien synchronisé avec la disponibilité et le savoir-faire du jardinier. Et bien sûr, un rosier dont la couleur, les pétales, le parfum enchantent le jardinier et/ou ceux pour qui le rosier a été planté !
Une fois choisis vos critères, le nombre de rosiers ‘éligibles’ pour votre petit coin de paradis se réduit étonnamment. Mais le résultat sera à la mesure de vos efforts de recherche. 

S4 E6 Podcast : Jardin et sécheresse, comment les concilier ?

Écouter

L’été 2021, très pluvieux, nous avait fait oublier les épisodes de canicule et la sécheresse de l’année précédente. L’été 2022 nous rappelle brutalement que le dérèglement climatique est bien là et que nous devons désormais l’intégrer dans nos pratiques jardinières. Mais, pratiquement, que faire quand la canicule sévit et que nos jardins souffrent ? Face à ce défi, chacun recherche des solutions et certaines sont plus efficaces que d’autres. Nous vous proposons quelques pistes de réflexion.

S4 E5 Podcast : Le jardinier, gardien de l’écosystème

Écouter le podcast

Le Jardin des Merlettes insiste depuis sa création en 2007 sur l’importance du développement durable, un concept économique articulé au départ pour mieux concevoir et gérer les projets de développement dans les pays pauvres et qui, revisité en ‘jardinage ‘durable’, propose au jardinier d’assumer un nouveau rôle, qui n’est plus seulement de produire des fleurs, des légumes et des fruits, mais de participer à un effort plus large d’équilibre et de bien être de la société tout en œuvrant, entre autres missions, à la protection, voir au développement de la biodiversité. Tout un programme !

S4 E4 Podcast ; Les auxiliaires au jardin

Écouter le podcast

Syrphe sur pomme Boskoop

Nous sommes trop ignorants de toutes les bestioles qui vivent dans notre jardin et qui influencent grandement la façon dont nos plantes arrivent à échapper aux ravageurs… ou pas. Seules les coccinelles sont universellement connues des jardiniers. Il existe pourtant de nombreux autres insectes qui sont tout aussi, sinon plus efficaces en tant qu’auxiliaires du jardinier. Mais ils font souvent peur et sont les victimes de préjugés. Au mieux, les jardiniers les ignorent, au pire ils cherchent à les éliminer alors qu’au contraire, ils devraient favoriser leur installation. Nous vous en présentons quelques uns.

S1 E5 Podcast : Pourquoi tailler les arbres fruitiers ?

Écouter le podcast

Pommier plein vent laissé à lui même

Est-il vraiment utile de tailler un arbre fruitier ? S’il est planté dans un endroit fertile, ne peut il pas se ‘débrouiller’ seul ? N’est ce pas notre mauvaise habitude de vouloir tout dominer, et en particulier, la nature, qui nous pousse à nous acharner sur nos arbres ?
Tout au contraire : tailler un arbre, c’est le soigner, c’est s’assurer que le format de ses branches sera suffisant pour porter ses récoltes et lui éviter ainsi de se briser sous leur poids un jour de grand vent, ce qui est souvent le début de la fin. En effet, une branche cassée, c’est une grosse porte d’entrée aux maladies et aux champignons.
Et tailler un arbre, c’est aussi permettre à la lumière d’y rentrer et de faire mûrir les fruits. Un exercice absolument nécessaire donc, et à renouveler une, et même plutôt deux ou trois fois par an.

S1 E12 Podcast : les beaux rosiers de l’été III : les rosiers grimpants

Écouter le podcast

Nous vous présentons nos rosiers grimpants préférés qui fleurissent tout l’été, et plutôt même jusqu’aux gelées. D’abord quelques conseils pour bien les soigner et leur permettre de grimper aussi haut que possible pour leur variété. Et leur permettre aussi de refleurir. Choix des supports, taille d’hiver, taille d’été et palissage des jeunes pousses. Autant de gestes techniques indispensables. Et puis notre florilège de rosiers roses, écarlates, jaunes et abricot ainsi que de rosiers blancs. Des valeurs sûres qui vous raviront.

S4 E2 Podcast : Insectes et maladies au jardin II – Identifier les problèmes en hiver et au printemps

Écouter le podcast

Larve d’hoplocampe sur une pomme

Après avoir discuté de l’importance de repérer si les plantes de votre jardin ont des problèmes, nous cherchons à les identifier. Encore une fois, on va parler calendrier car les soucis n’arrivent pas n’importe quand, bien au contraire. En gros, il y a trois sortes de problèmes : ceux qui sont liés à la météo, les maladies et les bestioles ravageuses. Nous allons scinder l’année en deux périodes : l’hiver et le printemps d’une part, l’été et l’automne de l’autre car, heureusement, tous les soucis n’arrivent pas au même moment.
C’est hélas, un assez long catalogue de problèmes que je vous présente ici. Mais ce n’est qu’en connaissant l’existence de chacun que vous pourrez vérifier s’il existe ou non dans votre jardin et que vous pourrez ensuite protéger vos plantes.