Biodiversité et techniques culturales au JDM

Depuis sa création en 2007, le Jardin des Merlettes a eu à cœur de protéger la biodiversité. Les mesures adoptées au long de ces années ont porté leurs fruits : la Fédération des Chasseurs de la Nièvre nous a ainsi indiqué que des comptages effectués près du jardin ont permis d’apercevoir des bécassines, en plus des lièvres, perdrix, cailles et faisans habituels, le gibier ayant promptement adopté le jardin comme ‘réserve naturelle’ ! Et depuis 2018 on entend de nouveau les merles chanter au jardin dont ils avaient disparu depuis bien longtemps. Les merles mais aussi de nombreux passereaux. Le jardin est désormais habité en toutes saisons.

Et les plantes naturelles sont à l’honneur dans ce jardin où l’on apprécie leur diversité et leur influence sur la biodiversité. Visiteuses, apportées par le vent ou à l’occasion d’un travail du sol où leurs graines étaient enfouies, elles poussent ça et là. Nous nous empressons alors de les inviter à demeure, à condition toutefois qu’elles respectent l’espace des autres ! Elles sont peut être moins colorées et exubérantes que les plantes rapportées d’autres parties du monde, mais il suffit de les regarder d’un peu plus près et l’on découvre une richesse infinie. Et, elles, se plaisent vraiment chez nous et les résultats sont au rendez-vous : nous sommes très fiers de recenser maintenant trois variétés d’orchidées botaniques au jardin.

Ceci est le résultat d’une politique de gestion très volontariste :

  • Des espaces naturels ont été préservés partout dans le jardin pour favoriser la biodiversité. C’est-à-dire qu’on laisse pousser ronces et broussailles sur des espaces bien délimités. Au fil des saisons, la flore y évolue et l’espace est colonisé par les plantes naturelles pionnières. En trois ou quatre ans, des massifs impénétrables sont en place. Ceci permet aux oiseaux et aux insectes (‘entomofaune’) de s’y réfugier et favorise en particulier la multiplication des auxiliaires. Il faut trois ans pour que le cycle de reproduction des insectes (ponte, métamorphoses..) s’installe durablement dans ces mini corridors écologiques. Toutefois, on limite régulièrement la croissance des arbustes, aubépine, pruneliers, églantiers, etc, et celle des arbres d’essence pionnières, charmes, frênes, saules Marsault, pour éviter que l’implantation de ces massifs deviennent irréversible.
  • Les fauches sont effectuées avec parcimonie et de façon différenciée. Les circulations sont fauchées environ quatre fois par an, mais les autres espaces simplement deux ou trois fois, selon la météo.
  • On pense également à préserver des zones libres assez près des arbres fruitiers car les auxiliaires ne se promènent guère au-delà d’une trentaine de mètres
  • Des haies diversifiées ont été plantées pour favoriser les migrations saisonnières, fréquentes entre ces haies et les espaces plus ouverts, le jardin fruitier par exemple.

La découverte de ce jardin ‘autonome’ déroute d’abord le visiteur car on s’y intéresse autant au processus qu’au rendu final. Le jardin est d’abord un atelier où l’on observe l’évolution de la nature. On y expérimente des techniques de jardinage alternatives : très peu de travail du sol, des paillages différenciés, des tailles raisonnées, des semis décalés, des fauches tardives, la naturalisation d’espèces botaniques, pour alléger le travail des jardiniers tout en promouvant de bonnes pratiques environnementales. Et différentes méthodes de paillage, dont l’utilisation de bois raméal fragmenté (BRF), ces copeaux de branches de feuillus d’un diamètre inférieur à 7cm, en excluant les conifères (moins de 10%) et le bois mort.